A 19h, conférence-dîner Hôtel du Grand Commandement.

En cette belle soirée de juin 2014, Messires et Gentes Dames Anysetiers se sont retrouvés dans les  somptueux salons de l’Hôtel du Grand Commandement de TOURS. Douceur du crépuscule et parc fleuri participèrent au plaisir de la rencontre.

Le Général Bourgin nous a offert pour la seconde fois cette année sa sympathique présence ; et surtout nous avons pu profiter de ses travaux sur « Le Père Charles de Foucauld, la Force de l’Esprit ».

Né en 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld fut une personnalité complexe et fascinante en cette période de colonisation, voire contestée. Son histoire  s’entend  comme un véritable roman d’aventure. Orphelin, et élevé par son grand père, après une jeunesse dissipée, quelque peu mélancolique et blasée, il entra à l’Ecole Militaire de Saint-Cyr et devint un officier médiocre. S’étant mis en disponibilité pour se faire réintégrer à la suite de la révolte oranaise, il rencontre le Général Laperrine avec lequel il se noue d’amitié. Il décide alors d’apprendre l’arabe, l’hébreu, l’astronomie et la topographie et  se déguise en rabbin pour découvrir un Maroc alors interdit aux étrangers. Il en ramènera un ouvrage « Reconnaissance au Maroc » qui lui vaudra la Médaille d’Or de la Société de Géographie.

De retour en France, il mène une vie d’ascète.  A partir de 1886, il se voue à Dieu, devient le Frère Charles de Jésus, et consacre sa vie aux déshérités, d’abord aux confins de l’Algérie, puis dans le Hoggar à Tamanrasset.

Comprenant qu’avant de convertir, il faut se faire accepter, Il vit et se nourrit comme les Touaregs, décide, avec l’aide de l’officier Motylinski, de concevoir une grammaire et un dictionnaire de la langue tamacheq qui, aujourd’hui encore, est une référence.

La France se sert de lui pour faciliter la pacification de la région ; mais, malgré leur bienveillance,  il demeurera toujours un infidèle pour les autochtones. Lors de la révolte de Kaocen, déclenchée en Tripolitaine en 1915, il est assassiné le 1er décembre 1916 par des pillards senousis d’une balle dans la tête, dans des circonstances troubles.

Son corps fut exhumé lors du procès de béatification. Il repose aujourd’hui  à El Goléa chez les Pères Blancs auprès de son ami Laperrine.

En guise de conclusion, notre Grand Maître honoraire a évoqué la compréhension  encore bien difficile entre  chrétiens et  musulmans, une interprétation  des textes trop souvent à la base des conflits, et  la nécessité d’une plus grande tolérance. Apprendre à se connaître comme a su le faire le Père de Foucauld.

Un don de 500 euros fut remis à l’Association Terre et Fraternité.

Convivialité et joie de vivre accompagnèrent l’excellent buffet offert par le Général Rippoll, Maître des Lieux, malheureusement absent pour obligation professionnelle.

                                                                                              Chantal LE SAULNIER

                                                                                                        Héraut