Le samedi 27 juin 2015, nous nous sommes retrouvés comme prévu à 9 heures 45 sur le parking du village médiéval du LOUROUX. Dès 10 heures un guide très aimable est venu nous retrouver et nous a emmenés dans le haut du village, sur la digue fermant une dépression naturelle en créant un étang. Cest ici que commence réellement la visite, et le passionnant récit de lhistorique du village fait par notre guide.
Empruntons à linformatique le premier rappel historique : « En 991 ou 993, Archambault, archevêque de Tours, fit don de trois églises à Bernerius, abbé de Marmoutier, dont celle de « Saint-Sulpice de Oradorio ». Cette dernière sera appelée, au XIIe siècle, « Ecclesia de Loratorio » puis, au XIVe siècle, « Lorouer » ou « Lorreux ». Vers 1536 on l’appellera « Loroux » et enfin « Le Louroux ».
Aux alentours de lan 1000 des moines installèrent leur monastère auprès de cette église, ce qui attira un regroupement de population et forma un village. Notre guide nous expliqua lorigine du nom « Le Louroux ». Les moines prêchaient lÉvangile dans un oratoire. Cest la déformation de ce mot, telle quon la voit ci-dessus, qui a donné le nom actuel. Ce sont les moines qui établirent la digue de létang. La réserve deau fut exploitée jusquassez récemment pour lélevage de poissons. Elle eut plusieurs propriétaires qui en améliorèrent les conditions de fonctionnement, notamment pour la régulation des crues. Elle est aujourdhui la propriété du Conseil Général.
Les moines construisirent un moulin à vent sur un point haut de la rive. On nen retrouve aujourdhui que quelques pierres de la fondation. Ils construisirent aussi un moulin à eau en aval de létang. Ce dernier existe toujours mais ne fonctionne plus après avoir subi des avaries au cours de la dernière guerre. En suivant le chemin de leau nous sommes arrivez au moulin que nous avons visité. Il ny reste que peu de choses, des salles vides et des meules. Mais les explications du guide compensèrent largement ce vide et nous firent revivre la vie laborieuse du meunier.
En sortant du moulin on entre dans le village en franchissant un pont sur le canal de fuite du moulin. Un pont de pierre à trois arches du quatorzième siècle. Le village semble un peu mort car la population nest pas nombreuse, entre quatre et cinq cents habitants, dont le lieu de travail, pour beaucoup, nest pas là. On peut remarquer quelques vielles maisons à pans de bois et maçonnerie ancienne.
Et lon revient dans le village initial, celui qui a été construit autour des logis des moines et de léglise. On franchit la porte des anciens remparts des XIème XIIIème siècles. Les douves périphériques nexistent plus. Les bâtiments intérieurs nayant pas encore été suffisamment sécurisés nous ne pouvons y entrer. Le guide nous présente la grange dîmière, le logis des moines et le logis du seigneur. En effet, les moines quittèrent au XVème siècle le monastère. Le village passa sous la domination dun seigneur. La raison de ce changement ne nous a pas été donnée. Le seigneur a transformé le logis des moines en supprimant une aile dont il a utilisé les matériaux pour édifier un bâtiment à sa convenance. Nous avons pu visiter léglise consacrée à Saint Sulpice et Saint Fiacre. Une grande église romane avec voute en carène de bateau inversée, datant du XIIème siècle. En passant à lextérieur de lenceinte, on peut admirer lensemble architectural et visiter le pigeonnier, privilège du seigneur : un pigeonnier de 1500 niches très bien conservé. Aujourdhui le village appartient à la Commune qui en assure la restauration Ce fut une visite passionnante.
Après ces deux heures et demie de visite nous avons festoyé dignement à SORIGNY, à lauberge du GRILLON, autour dun repas judicieusement choisi par notre Maistre de Cérémonie.
Jean HUMEAU grand maistre