Conféreence Dîner ” le Monde en Apesanteur “

En ce 27ème jour de l’an 2016, nous avons eu le bonheur de retrouver notre ami Léandre POURCELOT pour un voyage en apesanteur.

 Nous avons tous rêvé un jour de voler et de pouvoir contempler la terre et ses splendeurs colorées. Nous avons rencontré, avec le Petit Prince de St Exupéry,  l’allumeur de réverbère et ses 1440           couchers de soleil par 24 heures.  Eh bien ! Sachez que, de la coupole de leur navette spatiale ultra-informatisée qui évolue à la vitesse de 28000 kilomètres/heure, nos astronautes aujourd’hui assistent à 16 levers et couchers de soleil en une journée. Dans la cabine, un univers quelque peu fantastique : les objets et la chevelure des femmes flottent ; les « copains » peuvent se targuer de porter 350 kg du bout des doigts ; on peut travailler sur les quatre murs chargés d’une multitude d’instruments.

 Mais ne croyez pas que l’homme puisse si facilement vivre sans cette gravité qui nous rattache au sol.    Là-haut, ouvrir le robinet ne suffit pas à faire couler l’eau. Et comment évacuer les déchets du corps et autres matières. Tout doit être récupéré et recyclé : de l’urine, de l’humidité de nos serviettes de toilette, à la transpiration…Pour amener et refluer le minimum nécessaire,  sont envoyés et arrimés régulièrement des véhicules « Progress » et des » Soyouz ».  Mais notre cher anis ne suffit pas à régler tous les problèmes que notre corps doit affronter. Si nous ne marchons plus, nos jambes diminuent, la capacité d’effort se réduit ; les os qui, en temps normal, se reconstituent, se fragilisent ; le sang ne tend plus vers le bas après son passage par le cerveau et entraîne la perte de réflexes vaso-constricteurs, le cœur ralentit. Il vous arrive quelquefois d’indiquer du doigt la droite alors que vous signifiez au conducteur, avec assurance,  « à gauche ». Dans la cabine spatiale, vous perdez le sens de l’orientation et de l’équilibre, car les oolithes, précieux petits cailloux chargés de nous aider à différencier le haut du bas  flottent dans vos oreilles. Les défenses immunologiques baissent. S’y ajoutent des conflits entre la perception et la vision.  Et que dire du confinement dans les cabines spatiales et de ses répercutions psychologiques. Au retour, une solide période de réadaptation s’impose.

Au-delà des expériences scientifiques qu’ils pratiquent tout au long du séjour, les voyageurs de l’espace doivent passer du temps à des exercices, à s’équiper de harnachements  et de multiples appareils de mesure, de simulations et d’analyses. Pallier le plus  d’inconvénients possibles découlant de la vie en « microgravité.  Quelquefois ils ont obligation de sortir de la navette avec les dangers que l’on peut imaginer: entre autres la percussion de météorites, les risques d’irradiation. Alors, serait-il plus facile de recréer  la gravité ? Il faudrait une énergie colossale, inimaginable aujourd’hui.

Notre conférencier et l’équipe de chercheurs de Tours ont largement œuvré en relation avec des équipes américaines : tests, simulations, mise au point d’appareils à ultra-sons, invention de pantalons aspirant le sang vers le bas,  premier échographe-Doppler de l’espace, et divers appareils de mesures autonomes…. Ces recherches prolifiques ont  entraîné la création d’entreprises et d’emplois.

Et ont valu, en remerciement, la Légion d’honneur au Professeur Léandre POURCELOT.

On compte 500 astronautes qui  ont volé depuis Gagarine, dont 9 Français.

Eh oui ! L’Etre humain aspire à retourner vers les étoiles, dont il est issu.

 Chantal LE SAULNIER  Héraut