Visite de l’abbaye de la Clarté-Dieu précédée d’un déjeuner au restaurant de l’Hôtel Central à Saint-Paterne-Racan

ABBAYE DE LA CLARTE-DIEU à SAINT-PATERNE en RACAN

(Visitée le 11/06/2016)

 

Au détour d’une petite route de campagne, apparut soudain à nos yeux un bijou blotti dans l’écrin d’un vallon boisé: les vestiges de l’abbaye cistercienne de la Clarté-Dieu. A tant de beauté secrète et de charme, on peut comprendre que Julita Stadnicka Moussette, sculpteur et son mari Pierre, maître ébéniste et restaurateur, n’ont pu résister,  lorsqu’ils cherchaient un lieu pour trouver ateliers, inspiration et un coin de bonheur.

Mais c’est d’une passion qu’ils ont été  saisis ; et un long et lourd travail les attendait. Car, après la première étape de défrichement, tout restait à faire pour que reprenne vie cette dernière fille de Citeaux, construite au XIIIème siècle  à la demande de l’archevêque de Winchester Pierre Des Roches, et qui eut son heure de gloire.

Une douce pente gazonnée nous élève vers un cirque de tuffeau creusé de grottes  et coiffé de verdure, un peu à la manière d’un théâtre antique ; puis elle nous achemine vers l’ancien  monastère. Au milieu de ruines, s’élève essentiellement le dortoir des frères convers. Pour mémoire, ceux-ci étaient chargés d’assurer les besoins matériels et permettaient ainsi aux moines de se consacrer à la prière, ainsi qu’à la lecture et  la copie des textes dans le scriptorium. Au rez-de-chaussée, une grande salle voûtée dallée par notre hôtesse, peut-être un réfectoire, accueille des concerts et des réceptions. A l’étage supérieur, un vaste grenier couvert d’une imposante charpente de chêne, mais à la solidité menacée. Malgré un début de renaissance au XVIIème siècle, avec le temps, les ravages de la guerre de Cent Ans, les dégradations de la Révolution quand,  devenue bien national, on préleva les pierres pour d’autres constructions, l’abbaye perdit son abbatiale, le bâtiment des moines, son cloître, sa salle capitulaire. Par bonheur transformée en ferme, elle échappa à une complète destruction. 

En contournant l’édifice, c’est une magnifique salle avec trois piliers  soutenant des ogives que nous découvrons. Et, à côté, les entrées mystérieuse et béantes de caves et couloirs s’enfonçant dans les profondeurs de la terre: d’anciennes carrières et champignonnières distribuées sur deux hectares qui restent à explorer.

Enfin, sur la droite un haut bâtiment du 1 7ème siècle, orné d’un blason, qui servit et sert encore de domicile, mais dont les fenêtres, en particulier, ont bien souffert.

Faire revivre le monastère, c’est aussi retrouver son histoire. Tout encore reste à faire. Nos hôtes ont pour projet de le sauver de l’oubli et de l’œuvre destructrice du temps. Immense ambition, mais qui déjà porte ses fruits. Un site internet a été mis en ligne. Il a obtenu son classement à ce jour comme monument historique. Avec les visites, et une fois la documentation constituée, l’abbaye de Clarté-Dieu pourra profiter de subventions et de mécénats. Mais la tâche est lourde. Il faut un important travail de communication. Une association a été créée. Et il revient à chacun de ceux qui tombent amoureux de ce lieu magique, et à nous Anysetiers, porteurs de nos valeurs culturelles, d’aider à sa résurrection. Une richesse supplémentaire pour notre belle Touraine.