Sortie La Flèche

En ce samedi, ce sont 35 participants squi se rendent à la Flèche, en cette matinée lumineuse qui laisse présager une journée très estivale.
Dès 10 heures, tout le monde attend l’ouverture des portes de la Halle au Blé, car l’actuelle salle de spectacle se trouve dans l’aile méridionale d’un bâtiment, élevé au XVIIIième siècle, qui était destiné à abriter la halle, au rez de chaussée, et les réunions des échevins à l’étage. Restaurée à l’identique, après sa fermeture en 1947, le théâtre de la Halle au Blé est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1987. Il compte en France parmi les 7 derniers théâtres à l’italienne de la première moitié du XIXième siècle. Il est comparé à une « bonbonnière » à cause du traitement précieux de son décor : il s’agit d’une salle à l’italienne, comprenant un parterre en hémicycle, surmonté de deux balcons.
Actuellement, il ne contient que 135 places alors que, le 8 octobre 1839, lors de sa représentation inaugurale, 400 personnes étaient présentes. Sur le garde-corps du premier balcon sont peintes différentes allégories des arts du spectacle : masque, collier, diadème, qui alternent avec des instruments de musique : cor, tambour, triangle…Le deuxième balcon est orné de dragons, vus sous un angle différent. Le parterre est couvert par une large fausse coupole, ornée de rubans et de guirlandes de fleurs et de feuillages qui se détachent sur un fond bleu. La rosace au centre est ajourée de manière à ventiler la salle, qui était initialement éclairée par un lustre fonctionnant à l’huile puis au gaz. Le lustre, d’ailleurs, a été refait à l’identique, lors de la restauration en 1999, mais fonctionne à l’électricité.
Après cette visite intéressante, nous arpentons les rues de la FLèche et, nous nous rendons dans un restaurant accueillant, « la Fleur de Sel », où nous nous restaurons dans une cour ombragée. Chacun apprécie, non seulement la fraicheur du lieu, mais les plats et les boissons succulents, sans oublier l’accueil souriant et aimable des serveurs et des propriétaires du lieu.
Mais, attention ! il est bientôt l’heure de se rendre au Prytanée National Militaire où nous attend Monsieur MENARD pour la visite de ce lieu fort d’une prestigieux héritage.
Cette institution fut créée par le roi de France Henri IV en 1603 pour « instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de l’honneur et de la vertu, pour être capable de servir au public »… Le nom Prytanée trouve son origine dans l’Athènes du siècle de Périclès, comme nous rappelle notre guide. Le prytanée abritait les prytanes, magistrats suprêmes de la cité grecque.
Henri IV fait don du château de sa grand-mère, Françoise, duchesse d’Alençon, en 1607, à la Congrégation des Jésuites pour fonder un Collège pour l’Education de la jeunesse. C’est, après les revers de la guerre de 7 ans que Louis XV réorganise le collège de la Flèche en école de Cadets où Ecole Militaire Préparatoire à l’Ecole Militaire du Champ de Mars. C’est de cette époque que date la véritable vocation militaire de l’école de la Flèche.
Après la visite du jardin à la française, nous pénétrons dans la vaste bibliothèque qui a sensiblement la forme d’un bateau. Elle rassemble plus de 20 000 titres. Elle possède des « Incunables », l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert, la collection de Buffon…
Ensuite, nous parveno ns à l’espace Guillaumat. Et là, j’avoue que j’ai été fortement perturbée par tous ces appareils qui ont fait la Science. Tout d’abord, nous découvrons l’aventure photographique, l’horloge horizontale, différentes balances, l’héliostat de SILBERMANN… Impossible de tout retenir et surtout de tout voir.
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Enfin, nous nous rendons à l’église Saint Louis où silence et fraicheur nous attendent. Elle occupe une position centrale dans l’établissement. Elle est située entre la cour d’honneur et la cour des classes et borde l’établissement du côté de la ville.
C’est une des églises, les plus originales, construites par les jésuites, alliant rigidité classique et élan baroque et aussi style gothique tardif et aux voûtes d’ogives de type angevin. Elle est édifiée en pierre de tuffeau dont la blancheur est mise en valeur par de larges baies vitrées. Dix chapelles latérales, surmontées de tribunes, occupent des arcades profondes.
Dans une abside à cinq pans, est placé un magnifique retable dont la taille le range parmi les plus importants et les plus représentatifs du début du XVII siècle. Il faut noter le contraste des couleurs : le blanc du tuffeau, le noir des marbres de Solesmes et le rose de ceux de Laval. Le tableau central représente l’Annonciation.
Dans la partie haute du mur oriental des deux bras du transept, deux niches sont aménagées : dans la partie nord pour le coeur du roi Henri IV et celui de la reine Médicis dans la partie sud. Quatre Vertus Cardinales encadrent les cénotaphes, pour le roi, la Force et la Justice, et pour la Reine, la Prudence et la Tempérance. C’est le 4 juin 1610 que le coeur d’Henri IV arrive à la Flèche et de celui de Catherine de Médicis en 1643.
Actuellement, ne subsiste dans la niche prévue pour le roi qu’un coeur doré contenant les cendres des deux coeurs des deux époux et cela depuis 1814 : car les deux coeurs ont été brulés à la Révolution en 1793 mais les cendres ont été recueillies par un Fléchois.
En tournant le dos au choeur, la tribune du fond de la nef est occupée par un buffet d’orgue, en bois sculpté, peint et doré. Il comporte 2202 tuyaux. Récemment restauré, il a retrouvé la sonorité qu’il avait au XVII siècle. Sur un fond bleu, sont semées des fleurs de lys et les monogrammes des rois Henri IV et de son fils Louis XIII, surmontés d’une couronne.
La visite prend fin. Chacun est heureux, mais peut-être un peu fatigué par toutes les découvertes historiques, littéraires, architecturales de la journée et, surtout un peu « écrasé » par l’impression de petitesse de la matinée et de la grandeur de l’après-midi.