LES PROTEGES LIBANO-SYRIENS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE (AOF) 1895- 1958

Conférence menée par Maxime HENRIET le 9 février 2020 à l’hôtel des Dryades.

Maxime Henriet : le nom est bien connu à La Châtre, puisque son grand-père René y exerça le métier de vétérinaire, fut engagé en politique, conseiller municipal de la Ville et conseiller général. À 24 ans, son petit-fils Maxime a passé des concours de professeur en histoire et géographie et préparé un master de recherche en histoire à la Sorbonne, à Paris IV, qui portait sur le monde arabe et musulman, avant d’obtenir le Capes.
 
Maxime cherche à transmettre l’histoire du monde arabe et musulman et s’intéresse particulièrement au Liban, où il s’est rendu plusieurs fois.

Synthèse de l’exposé par Maxime

Les Libano-Syriens d’Afrique Occidentale Française. Les Français et les Africains ont rapidement adopté les stéréotypes du « Libanais dans sa boutique » : besogneux, marchandeur, discret.

Les premiers Syriens arrivent en Afrique de l’Ouest de manière hasardeuse à la fin du XIXe siècle. Non prévue par les autorités coloniales, leur arrivée soutient une main d’œuvre rare dans une région sous-peuplée.

La majorité étant d’une minorité chrétienne du Proche-Orient, la France les protège et les maintient sur place. Ils entrent dans l’économie de traite d’oléagineux et dans les commerces urbains de Guinée et du Sénégal mais leur concurrence provoque des réactions diverses et notamment des législations pour contrôler leurs migrations, qui ne peuvent effacer les largesses accordées par le Quai d’Orsay.

Ce sont les prémices d’une protection officielle sur les ressortissants libano-syriens, en dehors de leur métropole, qui débute en 1920 avec le démantèlement de l’Empire ottoman.

Ceux qui se rendent en Afrique Occidentale Française possèdent des avantages concrets dans activités commerciales rentables pour les grandes compagnies, à la fois leurs partenaires et patrons.

Ces dernières profitent de ces migrations dans l’entre-deux-guerres, et les influencent très probablement par le biais de réseaux migratoires (passeurs libanais de Marseille et de Beyrouth, compagnies de navigation européennes) qui détournent de nombreux Libano-Syriens de la grande route américaine initiale.

Beaucoup d’émigrés font venir leur famille.

Des commerçants français sont cependant mis en concurrence et les attaques se multiplient dans la presse. Néanmoins, leur statut de protégé empêche toutes mesures drastiques d’exclusion d’AOF ou d’un autre pays sans que cela ne provoque une intervention diplomatique de la France.

Alors que les relations se tendent dans les années 1930 avec le Liban et la Syrie, la France subit un revers pendant la Seconde Guerre mondiale face à l’Allemagne.

Les réformes de l’Union française après 1946 ne changent rien, la France a perdu de son autorité dans les colonies. L’indépendance du Liban met fin au statut de protégé et la France n’entretient plus qu’une protection officieuse sur les émigrés.

Les relations diasporiques se développent et les nouvelles générations s’attachent toujours plus à l’Afrique.

La fin de l’AOF et les indépendances africaines bouleversent certaines de leurs activités économiques  qui se diversifient, sans jamais éteindre leur présence dans le commerce

.

A l’issue de cette conférence un apéritif a été offert puis un repas Libanais termina cette journée.

L’Espitolière
Mireille BRETSCHNEIDER