VISITE DU RADAR DE DOUVRE LA DÉLIVRANDE

Historiquement le musée du radar de Douvre la Délivrande était géré par le Mémorial de Caen.

Mais compte tenu qu’il n’était pas rentable, le Mémorial a remis à la Commune de Douvre le musée. Avec le concours d’une association de bénévoles le musée Franco-Allemand a continué de vivre. Il est ouvert d’avril à novembre seulement et de 10 h à 18 h voire 19 h en juillet et août.

Considérant l’exiguïté des pièces des Bunkers et la mise à disposition gratuite de deux guides, le groupe de 12 personnes a été divisé en deux groupes de 6. Grâce à la grande qualité des deux guides passionnés d’histoire, la visite, d’une durée de 1 h 15, a été très enrichissante et remplie d’anecdotes.

Ils ont rappelé en premier lieu que la stratégie militaire allemande initialement était la conquête puis est venu le temps de la défense des territoires occupés en ayant recours à la technologie récente du Radar.

Entre Calais et Brest 92 stations radar ont été construites à partir de février 1942.

Le site de Douvre la Délivrande dans le Calvados (14), distant de 2,5 km de la mer, s’étendait sur 35 hectares. 152 hommes du régiment de transmission de la Luftawaffe étaient affectés à la surveillance de nos côtes, aux recueils des informations et à la transmission auprès de l’état-major de la chasse basé à Bernay dans l’Eure (27).

Aujourd’hui 3 hectares du site initial ont été conservés et il abrite le musée du radar. Le reste a été rendu, après 4 années de dépollution et de déminage, aux propriétaires de l’époque. Afin de rendre l’exploitable les terres 50 cm à 1 m de bonne terre ont recouvert les différents bunkers répartis sur les 32 hectares remis aux agriculteurs.

La technique du radar est due à l’ingénieur et physicien allemand Heinrich Rudolph Hertz.

A l’époque il y avait deux types de radar :

1)    Le Freya, est une antenne rectangulaire de portée entre 100 et 150 km

2)    Le Würzburg, est une antenne parabolique de 7 m de diamètre, plus précise que le Freya. Sa portée est de 60 à 80 km. C’est l’outil standard de guidage de la chasse et de conduite de tir anti-aérien.

 

Le site comprenait ces deux versions mais aussi un radar vertical de type Wassermann d’une hauteur de 60 m et d’une capacité de détection de plus de 300 km.

 

Afin d’exploiter toutes les données des radars, un bunker Baptisé Anton a été construit en sous-sol sur 2 étages. Anton, dont l’épaisseur des murs et du plafond est de 2 m, abritait le commandement, le central téléphonique et une station de radio.

 

Dans le bunker Anton, la salle de suivi des opérations comprenait 2 tables donnant la position des avions et bateaux ennemis, laquelle est reportée sur un panneau de verre mural affichant ainsi une vue globale de la situation.

 

Pour duper les radaristes allemands le jour du débarquement allié, les Britanniques ont largué entre Le Havre et Calais à basse altitude une multitude de bandelettes d’aluminium (2 x 25 cm) réfléchissant les émissions des radars faisant croire ainsi à la présence d’un débarquement entre Le Havre et Calais.

 

Dans le même esprit en mer et dans le même secteur, des bateaux traînent des ballons captifs créant un effet similaire. Le haut commandement allemand tombe dans le panneau et renforce en matériel et en homme tout ce secteur entre Le Havre et Calais.

 

Parallèlement entre Le Havre et Brest, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, jour du débarquement allié, un système de brouillage électronique des ondes radars est émis par des avions anglais tournant en permanence au sud de l’île de Wight.

 

Après cette excellente visite des lieux et des commentaires très riches apportés par nos deux guides, les 13 convives de la commanderie ont déjeuné au restaurant l’Éscapade à Luc sur Mer.