Visite du monastère Santa Maria de Vilabertran
Une journée culturelle et gustative le samedi 28 janvier 2023 à Figuères
Nous nous sommes retrouvés 26 anysetiers et sympathisants venus du Gers, sous un magnifique soleil et une tramontane glaciale, devant le Monastère de Santa Maria de Vilabertran !
L’ensemble architectural Roman de Santa Maria comprend l’église de la fin du XIe siècle, un clocher Roman lombard du XIIe siècle ainsi qu’un cloître des XII et XIII siècles en forme de trapèze. Le tout est complété par des dépendances monastiques. Au XVe siècle l’Abbé Antoni Girgos a construit le palais abbatial (1410-1424). C’est un remarquable exemple de style gothique et son aspect sobre est en parfaite harmonie avec les autres bâtiments religieux. Ce site qui est un des mieux conservé de Catalogne, affiche une beauté particulière qui émane de sa sobriété architecturale. Le monastère situé sur une voie romaine menant vers St Jacques de Compostelle accueillait un grand nombre de pèlerins. Il y fut établi un séminaire dans une chapelle dédiée à St Ferriol (à la fois patron des voleurs car lui-même était un ancien voleur converti) et du vin. C’est la règle de Saint Augustin qui fut suivie au monastère de Vilabertran.
L’ensemble fut fortifié au XVIe siècle afin de résister aux éventuelles attaques de Barberousse, corsaire qui écumait alors la méditerranée. Dans l’église, en 1295, fut célébré le mariage de Jaume II avec Blanche d’Anjou. Blanche d’Anjou vint en catalogne avec des richesses dont de la vaisselle précieuse. Très croyante elle en fit don pour enrichir une croix de procession réalisée en 1314 à Gérone. Celle-ci est en alliage de mercure et argent et pèse 18 kg. Elle comporte des incrustations de pierres précieuses et de morceaux de cristal provenant de la vaisselle apportée par Blanche d’Anjou. Il y est aussi incrusté dans un médaillon une partie de la croix du Christ rapporté par un templier. Cette croix précieuse fut retrouvée après 1975 car elle avait été cachée par un habitant du village de Vilabertran afin d’empêcher qu’elle soit remise à Hitler ou Mussolini avec d’autres trésors confisqués en Espagne, en remerciement de leur soutien au Général Franco.
Après cette visite sympathique et enrichissante (et rafraichissante) nous nous sommes rendus pour déjeuner à l’Hôtel Pirineos à Figuères où un repas raffiné et délicieux nous fut servi dans un cadre chaleureux. A ce propos nous remercions Celestino et son épouse Carmé pour nous avoir fait découvrir cette adresse. L’ambiance a été, comme toujours, très conviviale et nous nous sommes séparés ravis.
Marie Odile Trilles-Epistolière