SORTIE A LEVROUX DU 08 SEPTEMBRE 2024
Ancienne ville gallo-romaine, Levroux était appelé GABATUM. Des vestiges gallo-romains ont été retrouvés. Dans certaines rues de la ville, on dirait que le temps s’est arrêté. Que les habitants sont partis en long voyage et qu’ils ont oubliés de revenir. Les ruelles pavées du vieux bourg nous racontent encore le temps passé où les mégisseries étaient installées dans les veilles habitations et que l’activité battait son plein. Levroux est également une ville qui possède encore quelques éléments de son passé médiéval comme les ruines de son château, son ancienne poterne et sa vieille maison en bois.
La maison de bois
Elle a été construite entre 1492 et 1495. Elle avait été offerte par Catherine de Médicis aux pèlerins qui se rendaient à St Jacques de Compostelle. Elle accueille aujourd’hui la Maison Culturelle qui propose à l’année des expositions.
La Collégiale Saint-Sylvain
On la surnomme la petite cathédrale du Berry. Il faut dire qu’elle en impose avec ses 55m de long et ses 12m de large, 18m de hauteur sous voûte. Le portail sud est construit pour les lépreux et est décoré de 21 figures. La nef est de style gothique. Le mobilier comprend notamment 52 stalles sculptées représentant les vices et les vertus. Elle possède l’un des plus anciens buffets d’orgue de France. Il date de 1509. Alors installé dans le chœur, il est monté en tribune en 1780. Il comporte trois claviers, un pédalier et plus de 1800 t
En 370, St Martin, évêque de Tours vient se recueillir sur les reliques de St Sylvain et St Sylvestre et fait construire une église St Pierre et St Paul. Le culte de St Sylvain se développe autour des reliques et on vient de très loin pour se faire guérir des maladies de peau, « le feu de St Sylvain ». Classée monument historique en 1840, la Collégiale abrite des reliques auprès desquelles les lépreux priaient pour leur guérison.
En effet, Levroux tient aussi son nom du latin « Leprosus » (lépreux). On dit que St Martin est venu dans la ville soigner un lépreux. Miracle, il le guérit et il fonde un hôpital. Au moyen âge, l’hôpital devient une grande léproserie où viennent les pèlerins malades. Pour guérir, les lépreux allaient se recueillir dans la collégiale voisine, sur le tombeau de St Sylvain réputé pour soigner la maladie du « feu de St Sylvain », une vilaine affection de la peau.
La Porte de Champagne
C’est la dernière des trois portes médiévales qui fermaient la ville. C’est aussi tout ce qui reste du mur d’enceinte du 15è siècle. Le roi Charles VII avait autorisé les Chanoines de St Sylvain et les habitants à fortifier la ville pour se protéger des brigands ou des routiers et à prélever un impôt spécial pour en payer les dépenses. C’est ainsi qu’un fossé est creusé et que la ville est entourée de 16 tours, de courtines et d’un chemin de ronde. Achevée en 1506, elle est quasiment impossible à franchir sans autorisation, elle comprend d’étroites meurtrières, une casemate voutée, de larges créneaux et un machicoulis à sept mâchoires.
Juste à côté de la Collégiale, on peut admirer une belle sculpture blanche. Elle représente un berger couché sur le ventre. C’est une œuvre d’Ernest Nivet artiste originaire de Levroux et élève d’Auguste Rodin. Une œuvre similaire (berger couché sur le dos) est visible à Châteauroux.
Après cette belle visite commentée par notre guide, nous sommes allés nous restaurer à Chezelles au restaurant « Chez nous comme chez vous », très bel endroit et bonne cuisine.
Puis nous avons poursuivi notre visite en nous rendant à l’atelier parcheminier associatif qui a pour objectif de conserver le savoir-faire de la fabrication du parchemin, un artisanat présent et reconnu à Levroux depuis plusieurs siècles. Nous avons pu écouter les explications de M. ……. sur les origines du parchemin, les différences entre le cuir et le parchemin et les méthodes d’exploitations des différentes peau provenant de divers animaux (veau, chèvre, mouton, lapin…), ainsi que les différentes techniques de tension des peaux sur des cerclages.
Autrefois région d’élevage, fameuse pour ses moutons, et grâce à la rivière La Céphons, Levroux développe le travail artisanal de la peau. C’est au XIXe siècle qu’une réelle industrie des mégisseries-parchemineries prend forme. Deux existent encore.
Notre visite s’est terminée par la découverte du Musée du Cuir et du Parchemin. Créé en 1982, il permet de se familiariser avec les différentes techniques et le savoir-faire du travail du cuir. On peut y découvrir les différentes machines nécessaires à la transformation de la peau en cuir ou en parchemin. Un ensemble de maquette reconstituent les scènes d’une industrie qui a été la principale activité de Levroux pendant des siècles. Nous avons également pu découvrir au travers d’un film ce beau métier qu’était le travail du cuir qui permet aujourd’hui encore aux grandes maisons de couture d’avoir accès à des peaux de qualité pour créer des pièces uniques. Là encore, nous avons eu un guide de qualité, amoureux de son art qu’il a pratiqué pendant des années et qu’il continue à faire vivre au sein du musée.
Belle découverte d’une commune qui possède un patrimoine qui gagne à être connu et qui nous a permis, de nouveau, de connaitre et d’apprécier ce que nos villages, nos villes, nos communes mettent en avant, restaurent et sont fières de présenter à tous ceux qui se montrent curieux de découvrir des trésors cachés.