En ce 30 mai 2015, amis Anysetiers, nous nous sommes retrouvés à Neuvy le Roi au Domaine de Rouvre, bien caché dans son écrin de verdure. Nous fûmes amicalement accueillis par les Maîtres des lieux, Madame LECHRIST et son fils, armé de son canotier. Nous fûmes introduits dans une vaste cour entourée de bâtiments de ferme, bouverie, écurie, pressoir, cellier, habitations de personnels, que nous pûmes imaginer en pleine activité : hommes attelant les chevaux, rentrant le foin, femmes trayant les vaches ou tirant leau pure du puits qui trônait au centre avec le lavoir .
Par une porte charretière cintrée, nous pénétrâmes dans la résidence des propriétaires, où dominait un magnifique et vénérable tilleul de 5,50 mètres de circonférence.
Lhistoire de ce manoir est encore à écrire. On en trouve de premières traces en 1085 avec un certain Garin de Fontenelles. Mais cest en en 1226 que Philippe de Rouvre fit édifier un château fort. Dans quel but, sinterroge-t-on? Le site nest pas vraiment défensif. La voie romaine de Tours au Mans et lemplacement aux confins de plusieurs provinces permettaient-ils sans doute de percevoir loctroi au passage. Victime de la Révolution, il ne reste pas grand-chose de cette époque.
Cest en 1514 que la famille de Castelnau, venue de son Périgord natal et ayant fait fortune auprès du roi, construisit lédifice et obtint lautorisation de le fortifier, les guerres de religion faisant alors rage. Il en demeure une tour, des tourelles dangle et une partie des douves.
En 1752, le domaine fut repris et agrémenté par la puissante famille LE PELLERIN. Mais ils furent obligés démigrer sous la Révolution.
Après être passé de main en main, il fallut attendre 1847 pour que le manoir soit racheté par la famille de la Martinière, dont les héritiers essaient à ce jour de faire revivre le patrimoine.
La troisième cour, profitant dune vue dégagée sur la campagne, offre une ravissante façade du XVIIIème siècle et le corps principal de la maison de style Henri IV, aujourdhui occupé par les propriétaires, mais aussi par quelques chauves-souris et autres squatters.
Le récit fut momentanément suspendu par le vol dun héron, sans doute habitué de la pièce deau et contrarié par notre présence. Cétait lheure de son repas. Mais aussi la nôtre.
Aussi, après moult remerciements à nos charmants hôtes, nous prîmes le chemin du Moulin de la Planche et, après un apéritif en compagnie des cygnes, nous pûmes nous rassasier à loisir en toute gaieté. Jimagine que notre héron enfin rassuré, en fit de même.
Chantal le Saulnier Héraut