Comme chaque année nous nous réunissons en janvier pour notre traditionnelle Galette des Rois.
Mais, d’où vient la tradition de la galette des rois ?
Avant même la fête chrétienne de L’Épiphanie, la galette des rois était une fête païenne chez les Romains. À la fin du mois de décembre, ils organisaient les Saturnales en hommage à Saturne, Dieu de la religion romaine, pour fêter le solstice d’hiver.
Chaque famille partageait alors un gâteau qui était une simple pâte de forme ronde. Le plus jeune convive devait descendre se cacher sous la table pour répartir chaque part de galette de façon équitable. Le roi d’un jour était tiré au sort parmi les esclaves de la maison, et pouvait donc exaucer ses vœux pendant une journée avant de retourner à sa condition d’opprimé.
Pour se diffuser et être adopté plus facilement, le christianisme n’a pas aboli cette tradition de longue date, mais l’a simplement adaptée. Désormais nous ne fêtons plus le soleil et les jours qui s’allongent après le dur passage à l’heure d’hiver, mais nous célébrons L’Épiphanie.
C’est donc tout naturellement que cette pratique s’est poursuivie durant le Moyen Âge pour parvenir jusqu’à nous.
Cette année, le 9 janvier 2023, douze Anysetiers seulement étaient présents dans la salle municipale des Associations de la ville de Caen.
Après un bref rappel des activités 2022, le Grand Maistre évoque les sujets qui seront mis à l’ordre du jour de l’A.G. de février et met l’accent sur l’impérieuse nécessité d’élire un nouveau Chapitre et un nouveau Grand Maistre, car Claude Écolasse Grand Maistre en exercice se retire.
Au niveau des têtes couronnées, seules deux belles jeunes filles ont eu la chance de trouver la fève.
Cette première rencontre très conviviale et chaleureuse de l’année 2023 a fait la joie de tous les Anysetiers en ce jour d’Épiphanie.
La soirée, c’est poursuivi dans un petit restaurant proche de cette salle gratuite à disposition des Associations de la ville de Caen.
LAbbaye de Villers Canivet, située à 11 km à louest de Falaise (Calvados) est une abbaye cistercienne féminine.
Un Peu dhistoire
Labbaye a été fondée en 1127 (XII siècle) par Roger de Montbray seigneur issu dune des plus célèbres et des plus puissantes familles dAngleterre. Le prieuré fut affilié à lOrdre de Citeaux en 1147.
Au 14ème siècle, Villers-Canivet était devenu un lieu de pèlerinage pour les fidèles qui cherchaient la purification de leur âme.
Après une longue période de déclin financier, les bâtiments étaient devenus en mauvais état avec de surcroît une discipline en déclin au sein de la communauté. Construite pour une centaine de moniales, labbaye ne comptait plus que 7 moniales en 1572 (16ème siècle)
Au 17ème siècle, la ferveur et le bon ordre régnaient de nouveaux et la communauté avait quintuplé. Cest ainsi quen 1681 le monastère est érigé au rang dabbatiale royale.
Au 18ème siècle, faute de moyens, les bâtiments très anciens et vétustes étaient pratiquement en ruine. Le 7 novembre 1792 labbaye fut déclarée bien national et seuls les bâtiments présentant un intérêt pour la ferme furent conservés.
Le 19 septembre 2022, Monsieur Patrice Rocher propriétaire des lieux depuis 1976 accueille chaleureusement les Anysetiers (11) devant la belle porterie du XIVe siècle.
Cest avec une parfaite connaissance de lhistorique des lieux que notre guide retrace, à travers ses importants travaux de restauration, lhistoire des lieux car au départ cétait une ferme boueuse.
Les premiers travaux (durgence) ont été la restauration à lidentique dans le style du 13ème de la porterie en très mauvais état (cf photo ci-contre).
Avec beaucoup dhumour voire parfois un peu taquin, Mr Patrice Rocher précise que depuis 46 ans, nous avons passé, avec ma femme, notre jeunesse à restaurer et on passe notre vieillesse à entretenir. Il ne faut pas perdre de vue que dans le mot bricolage il y a le mot âge
.
Aujourdhui cette porterie médiévale cistercienne restaurée est la seule en France dans son état dorigine parmi toutes les abbayes de femmes.
La propriété sétend sur 7 hectares sur les 30 initiaux. 2 km de mur ont été aujourdhui restaurés.
Devant la ferme La reconstruction de labbaye en 1741 comprenait plusieurs phases de construction. Aujourdhui seule une partie (cuisine cave et dépendance) a été mise à jour car cet ensemble était totalement enterré.
Le mur dappui des voûtes du cloître séparant le jardin de ce dernier était également partiellement enterré et totalement recouvert darbres et de brousailles.
Les travaux de terrassement terminés ont permis de découvrir la qualité des constructions de lépoque et de restaurer les parties en ruine (cf photo ci-contre. Au premier plan : la cuisine).
Devant le mur dappui des voûtes du cloître il ne reste rien hormis les fondations de tous les piliers du cloître quil faudrait dégager pour matérialiser son emplacement avec précision.
Pour les monuments historiques, en France, vous êtes propriétaire du sol mais pas du sous-sol. Donc les fouilles pour découvrir les fondations du cloître savèrent plus compliquées. Dans ce secteur il y a aussi un réseau dégouts important qui a été partiellement découvert.
La visite sest poursuivie vers le puits restauré puis la grange aux dîmes du XVIe siècle longue de 35 m et couverte de 50 000 vielles tuiles plates.
En matière de financement et au-delà des moyens propres du propriétaire, des associations lont aidé, létat a également participé en regard de son inscription en 1996 (délai dinstruction du dossier 7 ans) aux monuments historiques (moins de 50 %). Le classement aux MH permet dobtenir des financements plus importants mais les contraintes sont fortes.
À la fin de cette visite très riche sur la grande comme la petite histoire, notre très sympathique propriétaire guide nous a offert de la teurgoule maison, une bolée de cidre et un café ou un thé dans une des salles de réception rénovée.
Suite à cette visite, Monsieur Patrice ROCHER, nous a envoyé un petit résumé de son intervention dont voici la teneur.
Fondée en 1127 pour des moniales, abbaye royale en 1681, reconstruite en 1741, Bien National en 1792, On connaît les ravages de la Révolution.
Mais lhomme na pas réussi à détruire cette atmosphère sereine et spirituelle propre aux abbayes cisterciennes et les bâtiments qui ont résisté à la folie dévastatrice de lépoque sont remarquables.
Lexceptionnelle porterie défensive du XIIIe s., qui donne accès à lenclos abbatial (20 ans de travaux !), est la seule porterie médiévale cistercienne qui nous soit pratiquement parvenue dans son état dorigine en France ; sa sobriété architecturale, pur reflet de “lEsprit de Cîteaux”, en fait un Monument de toute première importance.
Les 2 kms de murailles protègent les 30 hectares de verdure au milieu de laquelle lon a érigé des bâtiments de caractère tous restaurés (dont 1 km de murs) après 41 ans de travaux quasiment ininterrompus : la ferme abbatiale et son immense grange aux dîmes (XVIe s.), le logis des moines (XVe s.), le puits (XVIe s.).
Des lieux réguliers il nous est encore permis dadmirer les vestiges du cloître (XVIIIe s.), des galeries voûtées et quelques autres constructions en totale harmonie avec un vaste étang auprès dun parc boisé et fleuri.
Il ne reste plus maintenant quà dégager la totalité des fondations des caves et des constructions du XVIIIe s. recouvertes de gravats et de terre
Visite passionnante dirigée par un propriétaire intarissable qui a reçu plusieurs récompenses, notamment un prix national décerné par les VMF (Vieilles Maisons Françaises), pour ses travaux de restauration commencés en 1976.
Expositions, concerts, réceptions, prennent place dans un lieu remarquable, qui dévoile son âme au passant peu pressé et lui laisse pour tout souvenir, celui dun havre où le rural et le religieux se sont intimement liés pendant près de neuf siècles pour la prière et la paix des hommes.