Étiquette : Touraine

Visite de l’abbaye de la Clarté-Dieu précédée d’un déjeuner au restaurant de l’Hôtel Central à Saint-Paterne-Racan

ABBAYE DE LA CLARTE-DIEU à SAINT-PATERNE en RACAN

(Visitée le 11/06/2016)

 

Au détour d’une petite route de campagne, apparut soudain à nos yeux un bijou blotti dans l’écrin d’un vallon boisé: les vestiges de l’abbaye cistercienne de la Clarté-Dieu. A tant de beauté secrète et de charme, on peut comprendre que Julita Stadnicka Moussette, sculpteur et son mari Pierre, maître ébéniste et restaurateur, n’ont pu résister,  lorsqu’ils cherchaient un lieu pour trouver ateliers, inspiration et un coin de bonheur.

Mais c’est d’une passion qu’ils ont été  saisis ; et un long et lourd travail les attendait. Car, après la première étape de défrichement, tout restait à faire pour que reprenne vie cette dernière fille de Citeaux, construite au XIIIème siècle  à la demande de l’archevêque de Winchester Pierre Des Roches, et qui eut son heure de gloire.

Une douce pente gazonnée nous élève vers un cirque de tuffeau creusé de grottes  et coiffé de verdure, un peu à la manière d’un théâtre antique ; puis elle nous achemine vers l’ancien  monastère. Au milieu de ruines, s’élève essentiellement le dortoir des frères convers. Pour mémoire, ceux-ci étaient chargés d’assurer les besoins matériels et permettaient ainsi aux moines de se consacrer à la prière, ainsi qu’à la lecture et  la copie des textes dans le scriptorium. Au rez-de-chaussée, une grande salle voûtée dallée par notre hôtesse, peut-être un réfectoire, accueille des concerts et des réceptions. A l’étage supérieur, un vaste grenier couvert d’une imposante charpente de chêne, mais à la solidité menacée. Malgré un début de renaissance au XVIIème siècle, avec le temps, les ravages de la guerre de Cent Ans, les dégradations de la Révolution quand,  devenue bien national, on préleva les pierres pour d’autres constructions, l’abbaye perdit son abbatiale, le bâtiment des moines, son cloître, sa salle capitulaire. Par bonheur transformée en ferme, elle échappa à une complète destruction. 

En contournant l’édifice, c’est une magnifique salle avec trois piliers  soutenant des ogives que nous découvrons. Et, à côté, les entrées mystérieuse et béantes de caves et couloirs s’enfonçant dans les profondeurs de la terre: d’anciennes carrières et champignonnières distribuées sur deux hectares qui restent à explorer.

Enfin, sur la droite un haut bâtiment du 1 7ème siècle, orné d’un blason, qui servit et sert encore de domicile, mais dont les fenêtres, en particulier, ont bien souffert.

Faire revivre le monastère, c’est aussi retrouver son histoire. Tout encore reste à faire. Nos hôtes ont pour projet de le sauver de l’oubli et de l’œuvre destructrice du temps. Immense ambition, mais qui déjà porte ses fruits. Un site internet a été mis en ligne. Il a obtenu son classement à ce jour comme monument historique. Avec les visites, et une fois la documentation constituée, l’abbaye de Clarté-Dieu pourra profiter de subventions et de mécénats. Mais la tâche est lourde. Il faut un important travail de communication. Une association a été créée. Et il revient à chacun de ceux qui tombent amoureux de ce lieu magique, et à nous Anysetiers, porteurs de nos valeurs culturelles, d’aider à sa résurrection. Une richesse supplémentaire pour notre belle Touraine. 

Conféreence Dîner ” le Monde en Apesanteur “

En ce 27ème jour de l’an 2016, nous avons eu le bonheur de retrouver notre ami Léandre POURCELOT pour un voyage en apesanteur.

 Nous avons tous rêvé un jour de voler et de pouvoir contempler la terre et ses splendeurs colorées. Nous avons rencontré, avec le Petit Prince de St Exupéry,  l’allumeur de réverbère et ses 1440           couchers de soleil par 24 heures.  Eh bien ! Sachez que, de la coupole de leur navette spatiale ultra-informatisée qui évolue à la vitesse de 28000 kilomètres/heure, nos astronautes aujourd’hui assistent à 16 levers et couchers de soleil en une journée. Dans la cabine, un univers quelque peu fantastique : les objets et la chevelure des femmes flottent ; les « copains » peuvent se targuer de porter 350 kg du bout des doigts ; on peut travailler sur les quatre murs chargés d’une multitude d’instruments.

 Mais ne croyez pas que l’homme puisse si facilement vivre sans cette gravité qui nous rattache au sol.    Là-haut, ouvrir le robinet ne suffit pas à faire couler l’eau. Et comment évacuer les déchets du corps et autres matières. Tout doit être récupéré et recyclé : de l’urine, de l’humidité de nos serviettes de toilette, à la transpiration…Pour amener et refluer le minimum nécessaire,  sont envoyés et arrimés régulièrement des véhicules « Progress » et des » Soyouz ».  Mais notre cher anis ne suffit pas à régler tous les problèmes que notre corps doit affronter. Si nous ne marchons plus, nos jambes diminuent, la capacité d’effort se réduit ; les os qui, en temps normal, se reconstituent, se fragilisent ; le sang ne tend plus vers le bas après son passage par le cerveau et entraîne la perte de réflexes vaso-constricteurs, le cœur ralentit. Il vous arrive quelquefois d’indiquer du doigt la droite alors que vous signifiez au conducteur, avec assurance,  « à gauche ». Dans la cabine spatiale, vous perdez le sens de l’orientation et de l’équilibre, car les oolithes, précieux petits cailloux chargés de nous aider à différencier le haut du bas  flottent dans vos oreilles. Les défenses immunologiques baissent. S’y ajoutent des conflits entre la perception et la vision.  Et que dire du confinement dans les cabines spatiales et de ses répercutions psychologiques. Au retour, une solide période de réadaptation s’impose.

Au-delà des expériences scientifiques qu’ils pratiquent tout au long du séjour, les voyageurs de l’espace doivent passer du temps à des exercices, à s’équiper de harnachements  et de multiples appareils de mesure, de simulations et d’analyses. Pallier le plus  d’inconvénients possibles découlant de la vie en « microgravité.  Quelquefois ils ont obligation de sortir de la navette avec les dangers que l’on peut imaginer: entre autres la percussion de météorites, les risques d’irradiation. Alors, serait-il plus facile de recréer  la gravité ? Il faudrait une énergie colossale, inimaginable aujourd’hui.

Notre conférencier et l’équipe de chercheurs de Tours ont largement œuvré en relation avec des équipes américaines : tests, simulations, mise au point d’appareils à ultra-sons, invention de pantalons aspirant le sang vers le bas,  premier échographe-Doppler de l’espace, et divers appareils de mesures autonomes…. Ces recherches prolifiques ont  entraîné la création d’entreprises et d’emplois.

Et ont valu, en remerciement, la Légion d’honneur au Professeur Léandre POURCELOT.

On compte 500 astronautes qui  ont volé depuis Gagarine, dont 9 Français.

Eh oui ! L’Etre humain aspire à retourner vers les étoiles, dont il est issu.

 Chantal LE SAULNIER  Héraut

La PÉROUSE Conférencière Madame Christine BOUSQUET

Qui n’a entendu le nom de La Pérouse ? Mais connaissez-vous vraiment Monsieur de La Pérouse ? Tel fut le thème abordé en ce 15éme jour de l’an 2016 par notre éminente conférencière, Professeur à l’Université de Tours et de Nouméa, spécialiste en Histoire médiévale et maritime. Par l’ampleur de ses connaissances et son enthousiasme , elle réussit à nous communiquer sa passion pour le plus grand des  marins français, explorateur éclairé du XVIIIème siècle, et pour lequel Louis XVI s’apprêtant à monter à l’échafaud aurait demandé : « A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? ».

Né près d’Albi en 1741, et engagé dès l’âge de 15 ans dans la Marine Royale, il obtint rapidement ses galons après son engagement dans la guerre d’Indépendance des Etats Unis d’Amérique. Blessé et fait prisonnier, il fut rapidement échangé. On lui confia alors le commandement de plusieurs navires.  A la reprise du conflit avec les Anglais, ses succès au Canada, en particulier dans la Baie d’Hudson,  incitèrent  le roi et son ministre, le duc de Castries à le charger  d’une importante mission: combler les blancs de la cartographie marine de James Cook, ouvrir de nouvelles routes maritimes et créer des comptoirs commerciaux.  Le récit de ses voyages, étayé par de nombreuses gravures, nous fit voguer avec lui à travers le globe. Accompagné de dessinateurs qui nous ont rapporté de très belles planches, de mathématiciens, hydrographes, naturalistes, médecins,  et autres scientifiques, il embarque à Brest en 1785. Il rejoint l’Amérique du Sud, passe par le Cap Horn, navigue le long du continent, fait escale à l’Ile de Pâques où il prend les mesures des Moaïs, découvre l’Ile d’Hawaï, et rejoint les côtes de l’Amérique du Nord jusqu’à la Baie des Français. Puis, Le capitaine La Pérouse reprend sa circumnavigation à travers le Pacifique vers les Philippines et Macao. Il  remonte entre les  Iles Sakhaline et le Japon par le détroit qui a pris son nom, jusqu’au Kamchatka où il débarque Barthélémy de Lesseps avec une partie des documents engrangés. Celui-ci rejoindra la France au bout d’un an après un voyage extraordinaire et dangereux à travers l’immense  Sibérie. Notre capitaine de vaisseau redescend ensuite jusqu’aux Iles Salomon où il est confronté au massacre d’une partie de son équipe de marins à Samoa. Après un temps d’hésitation, il rejoint l’Australie et confie d’autres documents aux Anglais. Son périple s’achève en 1788 par un tragique naufrage sur la ceinture de corail de Vanikoro, probablement lors de conditions cycloniques.  Il fallut deux siècles pour que le mystère de cette disparition soit éclairci. Plusieurs expéditions furent entreprises dont celles de Dumont D’Urville et  de l’Anglais  Peter Dillon. La découverte des épaves et d’objets provenant des frégates La Boussole et l’Astrolabe permirent de confirmer le lieu de la disparition. Des témoignages laissèrent entendre qu’une partie de l’équipage aurait survécu quelque temps.

Au-delà des nombreuses précisions apportées à la carte marine du Pacifique, Madame Christine Bousquet a particulièrement insisté sur l’humanisme du Comte de La Pérouse. Dans son livre de bord, il écrit que  « l’ancien esprit de découverte paraissait éteint ». Il s’indigne contre la politique scandaleuse menée par les Espagnols envers les populations des Philippines, et l’attribue aux vices des gouvernements. Il marque son  intérêt pour les cultures indigènes, les types de bateaux, les rites. Il  refuse la vengeance après le massacre de l’Ile Samoa, et fait preuve de générosité envers les prisonniers anglais qu’il libère après sa victoire au Canada.  Nous apprenons sa souffrance lors de la perte de son ami dans la Baie d’Hudson, et ses amours avec la belle Eléonore  qu’il épousa après  cinq  années d’attente.

Messires et Gentes Dames Anysetiers,  nous aurions aimé  prolonger  ce temps suspendu  que notre conférencière, souriante et captivante, nous a offert. Qu’elle en soit remerciée.  Il ne reste plus, si le cœur nous en dit,  qu’à plonger à notre tour dans la multitude d’ouvrages que Monsieur de La Pérouse a inspirés.

En complément, sachez que Madame Christine Bousquet a publié entre autres « Atlas des voyages de La Pérouse », et qu’elle est également Présidente de la Maison de l’Europe  de Tours.

                                                                                              Chantal LE SAULNIER  Héraut 

58 ème Chapitre Magistral de la Commanderie de TOURAINE au Domaine de THAIS à l’ISOPARC de SORIGNY –

                               SOIRÉE  DE  NOVEMBRE  EN  TOURAINE
Le Domaine de THAIS, dans l’ISOPARC de SORIGNY, mis gracieusement à la disposition de la Commanderie de TOURAINE par son nouveau Grand Maistre, a accueilli le Chapitre Magistral de celle-ci, le samedi 21 novembre 2015. Dès la dix huitième heure les invités ont été conviés à déguster des toasts aux rillettes et fromage accompagnés de vin pétillant. Le défilé des dignitaires, formé vers 19 heures, s’avança vers la scène à la suite des Trompettes, du Maistre de Cérémonie, des Gonfanoniers et du Chapitre local. La TOURAINE fut honorée de la présence de Messire Jean-François BREBION Vice-Chancelier des Provinces de l’Ouest, Délégué du Grand Conseil de l’Ordre, de Messire Jean-Pierre COMBROUX, Chancelier des Provinces de l’Ouest, de Messire Claude TREMBLAYE, Chancelier Honoraire des Provinces de l’Ouest, et par celle des représentants des Commanderies d’Anjou, du Berry, de Chinon-Fleur-de-France, du Choletais-Mauges-et-Bocage-Vendéen, du Comté-de-Laval, de Haute-Bretagne, de La Baule-Presqu’Ile-Guérandaise, de Loire-Océane, de Maine-et-Perche, de Pays-de-Bretagne-Sud, de Pays-de-Léon-et-de-Cornouaille, de Penthièvre-en-Armor, du Poitou. La cérémonie commença par la transmission du pilon de Messire Jean HUMEAU à Messire Gilles MOSSET suivie de l’installation du nouveau Chapitre. Deux postulants devaient être intronisés : Messire Alain COUSIN et Messire Jean-Michel STEFIC, mais, seul le premier fut présent.

La cérémonie se termina par la remise de dons à deux associations : 1000 euros pour « Présence 37 », qui aide au développement des soins palliatifs, dont la Présidente nous a expliqué l’action, et 1000 euros au titre de la solidarité inondation dans le Var qui seront remis par le Grand Maistre de Cannes-Esterel à l’organisme approprié.

La réunion se continua par un apéritif aux boissons anysées, fournies gracieusement par la Société Ricard. Le repas délicieux et joliment servi fut entrecoupé astucieusement de danses pour tous les âges, qui se continuèrent fort loin dans la nuit. La joyeuse compagnie compta quelque quatre vingt deux convives avant de  se disperser.

Deux heures du matin, dehors il fait très froid, les pare-brises sont givrés, mais nos cœurs sont chauds de l’amitié manifestée par tous les invités.

Conférence Pierre MONGIN – Dîner –

Les Singularités de la « femelle » et la Prééminence de la « Femme »

En ce vendredi 25 septembre de l’an 2015, nous avons reçu P.F.MONGIN, biologiste chercheur, pour une conférence fort enrichissante et fort plaisante pour les femmes.

En première étape, nous avons été renseignés sur les singularités biologiques de la femelle mammifère,  espèce à laquelle l’Homo Sapiens appartient, comme chacun sait. XX pour la femelle, XY pour le mâle, rien de nouveau. Souvenir de nos cours de lycée. Mais pour la suite, que de surprises et remises en place des idées reçues ! Tout d’abord, nous sommes tous hermaphrodites au stade de l’embryon et ce sont les hormones qui agissent ensuite pour déterminer le sexe. Le Y ne concourt qu’à la formation du testicule.

Il est si petit qu’il fut ignoré jusqu’en 1956. Le mâle est, selon KRAEMER un être si fragile au regard des chromosomes femelles, qu’il accuse un retard de développement, car plus affecté par le stress et les maladies. Chez  la femelle, en cas de dégénérescence d’un des deux X, son petit frère le relaie. Ce qui lui confère bien des avantages. Conséquence : alors que le pourcentage de garçons est supérieur à la naissance, quand tout est au beau fixe, les filles résistent mieux à toutes les agressions. Ainsi vivent-elles souvent plus longtemps. Sachez aussi  que les 2/3 du X se retrouvent chez le kangourou et l’ornithorynque, des survivants!

Selon JOST, la femelle est une  « chimère », c’est-à-dire une mosaïque cellulaire qui, au moment de la méiose ou croisement, crée la diversité: alors que le caractère mâle ne peut être donné que par Y; la filiation femelle s’approprie non seulement les caractères des 2 X de sa mère et de sa grand’mère,  mais aussi celui du X paternel.  Et, de plus,  c‘est le X qui  intervient dans le développement du cerveau.

Mais aussi, selon l’expérience de JOST sur des embryons de lapins castrés, tous les lapereaux sont femelles. Peut-on en conclure, en dépit de Saint Paul que Eve n’est pas sortie de la côte d’Adam, mais le contraire. Pour le Professeur SUSUMO OHNO, le Y serait un avatar, un dégénéré du X.

Au bout du chemin, il serait possible de procréer uniquement par les cellules souches à partir des chromosomes X, mais non Y.

Que d’avantages! Ne nous étonnons pas si au moins chez la plupart des animaux, de l’hirondelle au lion, par sélection sexuelle, ce sont les femelles qui font le choix des mâles les plus forts et les plus beaux !!!

En seconde étape, notre conférencier nous retraça les cultes anciens consacrés aux déesses-mères, du paléolithique    à nos jours : Isis, Artémis, la louve romaine, l’épopée de Gilgamesh et Marie, déclarée vierge et immaculée conception pour échapper à l’atavisme de la femme, responsable du péché originel. Aujourd’hui, par bonheur, les lois  WIRTH et VEIL (1975)  ont libéré la femme en lui donnant le droit de disposer de son corps.

Mais rassurez-vous, Messieurs, les femmes ont encore besoin de vous.
                                                                                                                         Chantal LE SAULNIER   Héraut

Visite du Village médiéval du LOUROUX avec déjeuner. Rendez-vous sur place à 9 heures 45

Le samedi 27 juin 2015, nous nous sommes retrouvés comme prévu à 9 heures 45 sur le parking du village médiéval du LOUROUX.  Dès 10 heures un guide très aimable est venu nous retrouver et nous a emmenés dans le haut du village, sur la digue fermant une dépression naturelle en créant un étang. C’est ici que commence réellement la visite, et le passionnant récit de l’historique du village fait par notre guide.

Empruntons à l’informatique le premier rappel historique : « En 991 ou 993, Archambault, archevêque de Tours, fit don de trois églises à Bernerius, abbé de Marmoutier, dont celle de « Saint-Sulpice de Oradorio ». Cette dernière sera appelée, au XIIe siècle, « Ecclesia de Loratorio » puis, au XIVe siècle, « Lorouer » ou « Lorreux ». Vers 1536 on l’appellera « Loroux » et enfin « Le Louroux ».

Aux alentours de l’an 1000 des moines installèrent leur monastère auprès de cette église, ce qui attira un regroupement de population et forma un village. Notre guide nous expliqua l’origine du nom « Le Louroux ». Les moines prêchaient l’Évangile dans un oratoire. C’est la déformation de ce mot, telle qu’on la voit ci-dessus, qui a donné le nom actuel.  Ce sont les moines qui établirent la digue de l’étang. La réserve d’eau fut exploitée jusqu’assez récemment pour l’élevage de poissons. Elle eut plusieurs propriétaires qui en améliorèrent les conditions de fonctionnement, notamment pour la régulation des crues. Elle est aujourd’hui la propriété du Conseil Général.

 Les moines construisirent un moulin à vent sur un point haut de la rive. On n’en retrouve aujourd’hui que quelques pierres de la fondation. Ils construisirent aussi un moulin à eau en aval de l’étang. Ce dernier existe toujours mais ne fonctionne plus après avoir subi des avaries au cours de la dernière guerre. En suivant le chemin de l’eau nous sommes arrivez au moulin que nous avons visité. Il n’y reste que peu de choses, des salles vides et des meules. Mais les explications du guide compensèrent largement ce vide et nous firent revivre la vie laborieuse du meunier.

En sortant du moulin on entre dans le village en franchissant un pont sur le canal de fuite du moulin. Un pont de pierre à trois arches du quatorzième siècle. Le village semble un peu mort car la population n’est pas nombreuse, entre quatre et cinq cents habitants, dont le lieu de travail, pour beaucoup, n’est pas là. On peut remarquer quelques vielles maisons à pans de bois et maçonnerie ancienne.

Et l’on revient dans le village initial, celui qui a été construit autour des logis des moines et de l’église. On franchit la porte des anciens remparts des XIème XIIIème siècles. Les douves périphériques n’existent plus. Les bâtiments intérieurs n’ayant pas encore été suffisamment sécurisés nous ne pouvons y entrer. Le guide nous présente la grange dîmière, le logis des moines et le logis du seigneur. En effet, les moines quittèrent au XVème siècle le monastère. Le village passa sous la domination d’un seigneur. La raison de ce changement ne nous a pas été donnée. Le seigneur a transformé le logis des moines en supprimant une aile dont il a utilisé les matériaux pour édifier un bâtiment à sa convenance. Nous avons pu visiter l’église consacrée à Saint Sulpice et Saint Fiacre. Une grande église romane avec voute en carène de bateau inversée, datant du XIIème siècle. En passant à l’extérieur de l’enceinte, on peut admirer l’ensemble architectural et visiter le pigeonnier, privilège du seigneur : un pigeonnier de 1500 niches très bien conservé. Aujourd’hui le village appartient à la Commune qui en assure la restauration Ce fut une visite passionnante.

Après ces deux heures et demie de visite nous avons festoyé dignement à SORIGNY, à l’auberge du GRILLON, autour d’un repas judicieusement choisi par notre Maistre de Cérémonie.     

                                                                                  Jean HUMEAU  Grand Maistre

Visite du Château du ROUVRE à NEUVY-le-ROI suivie d’un dîner. – RV à 17 h 00

En ce 30 mai 2015, amis Anysetiers, nous nous sommes retrouvés à Neuvy le Roi au Domaine de Rouvre, bien caché dans son écrin de verdure. Nous fûmes amicalement accueillis par les Maîtres des lieux, Madame LECHRIST et son fils, armé de son canotier. Nous fûmes introduits dans une vaste cour entourée de bâtiments de ferme, bouverie, écurie, pressoir, cellier, habitations de personnels, que nous pûmes imaginer en pleine activité : hommes attelant les chevaux, rentrant le foin, femmes trayant les vaches ou tirant l’eau pure du puits qui trônait au centre avec le lavoir ….

Par une porte charretière cintrée, nous pénétrâmes dans la résidence des propriétaires, où dominait un magnifique et vénérable tilleul de 5,50 mètres de circonférence.

L’histoire de ce manoir est encore à écrire. On en trouve de premières traces en 1085 avec un certain Garin de Fontenelles. Mais c’est en en 1226 que Philippe de Rouvre fit édifier un château fort. Dans quel but, s’interroge-t-on? Le site n’est pas vraiment défensif. La voie romaine de Tours au Mans et l’emplacement aux confins de plusieurs provinces permettaient-ils sans doute de percevoir l’octroi au passage. Victime de  la Révolution, il ne reste pas  grand-chose de cette époque.

C’est en 1514  que la famille de Castelnau, venue de son Périgord natal et ayant fait fortune auprès du roi, construisit l’édifice et obtint l’autorisation de le fortifier, les guerres de religion faisant alors rage. Il en demeure une tour, des tourelles d’angle et une partie des douves.

En 1752, le domaine fut repris et agrémenté par la puissante famille LE PELLERIN. Mais ils furent obligés d’émigrer sous la Révolution.

Après être passé de main en main, il fallut attendre 1847 pour que le manoir soit racheté par la famille de la Martinière, dont les héritiers essaient à ce jour de faire revivre le patrimoine.

La troisième cour, profitant d’une vue dégagée sur  la campagne, offre une ravissante façade du XVIIIème siècle et le corps principal de la maison de style Henri IV, aujourd’hui occupé par les propriétaires, mais aussi par quelques chauves-souris et autres squatters.

Le récit fut momentanément suspendu par le vol d’un héron, sans doute habitué de la pièce d’eau et contrarié par notre présence. C’était l’heure de son repas. Mais aussi la nôtre.
Aussi, après moult remerciements à nos charmants hôtes, nous prîmes le chemin du Moulin de la Planche et, après un apéritif en compagnie des cygnes,  nous pûmes nous rassasier à loisir en toute gaieté. J’imagine que notre héron enfin rassuré, en fit de même.                                                                                                                                                  
                                                                                                               Chantal le Saulnier                                                                                                                        Héraut

Conférence suivie d’un dîner. Conférencière Dame Catherine BARTHÉLÉMY – Fonctionnement du cerveau.

En ce vendredi 17 avril 2015, nous avons eu la chance d’accueillir le Docteur Catherine Barthélémy, pédopsychiatre au CHU de Tours et membre de l’Académie Nationale de Médecine. Grâce à ses travaux et à ceux de l’équipe du professeur Lelord, nous avons pu pénétrer dans les arcanes du fonctionnement du cerveau social. Avec en question : Quel est le problème de l‘autisme ?

Comment apprenons-nous à communiquer ? Comment nous intégrons-nous dans la société ? « Sans les autres, nous ne sommes rien » : tel est son message.

Dès la naissance, le bébé entre en contact avec sa mère, par l’écoute, le toucher, puis le regard. Il évolue par les sens et le mimétisme. L’indifférence à son environnement doit être un sujet d’inquiétude. Avec les techniques d’ultrasons conçues par le Professeur Léandre Pourcelot, les zones du cerveau activées par les émotions et la communication se colorisent et deviennent visibles. Chez l’autiste, l’intelligence n’est pas en cause, mais sa capacité à communiquer. Le but est donc de cerner  les fonctions inactives le plus tôt possible. A partir de tests et d’évaluations qu’elle a conçus,  notre conférencière a élaboré une méthode de détection et de rééducation basée sur l’échange permettant une réinsertion sociale de l’autiste.

Sachez aussi, chers amis Anysetiers que la plasticité du cerveau permet, et à tout âge, la récupération, de vos capacités.

Merci au Docteur Barthélémy pour son travail et la qualité de son discours dont, malgré la complexité du sujet, la clarté, la pédagogie et son sourire nous ont ouvert des horizons sur cette mystérieuse sphère de l’humain où il reste tant à découvrir.
                                                                                                    Chantal Le SAULNIER  Héraut

Conférence par le Professeur Léandre POURCELOT suivie d’un dîner. 18 h 30 Hôtel IBIS Styles Chambray-lès-Tours – Carnets d’un soldat de la guerre 14-18 Père du conférencier.

Ecoutez, Amis Anysetiers, la terrible  et admirable histoire du soldat Paul POURCELOT, grand-père de notre conférencier. Né en 1896, il fut  mobilisé en 1915 et se distingua par son courage pendant les combats de la Grande Guerre. Cultivateur de son état, il écrivit quasi au quotidien dans un petit carnet, d’une une écriture fine et serrée et avec une certaine autocensure, les conditions épouvantables de la vie, sur le front des combats, des soldats devenus chair à canon. Nous avons vécu les tunnels remplis d’eau et de boue. Nous avons frémi des souffrances vécues: les fatigues, les rats et les poux, le froid glacial qui gelait pieds et mains, la faim, la saleté et la promiscuité; mais aussi la peur lors des bombardements effrayants et des mitraillages, les gaz asphyxiants qui faisaient vomir et obligeaient à retirer les masques. Et tous ces morts, soldats et officiers confondus, tombés à ses côtés. Combien sont restés sur ces lieux de misère, enfouis sous terre dans le comblement des tranchées, bien souvent non identifiés, ou sont revenus infirmes ou malades!

Nous furent aussi présentés les techniques, les chevaux et les chiens, l’habillement,  les approvisionnements et toute l’indispensable organisation de l’arrière.

Nous avons traversé toutes ces batailles des Vosges  aux noms restés dans les mémoires : Vauquois en Argonne, Mort-Homme à Verdun où la confrontation, voulue par le Kronprinz, fit rage autant dans les nombreuses galeries à l’intérieur de la colline qu’à l’extérieur et pendant laquelle le caporal POURCELOT reprit le commandement d’une escouade. Puis Locre en Flandres d’où il sortit blessé à l’œil gauche. Bien souvent, il crut ne jamais revoir son village natal.

Démobilisé en 1919 avec le grade de caporal, qu’il conserva toute la guerre à sa demande, il obtint la médaille militaire et la croix de guerre. Il put enfin rentrer dans la ferme familiale à MOUTHE, dans le DOUBS. Il eut dix enfants de son mariage et fonda une fromagerie.

Notre conférencier nous apprit également que Louis Pergaud était natif du même village et que son célèbre ouvrage « La guerre des boutons » retraçait bien le climat et les péripéties dans l’école où lui-même fit sa scolarité primaire.

Se souvenir est nécessaire. Mais nous avons trouvé d’autant plus de satisfaction autour de la table, à échanger entre amis nos impressions dans la paix et le plaisir.

                                                                                                                Chantal LE SAULNIER  Héraut